La ministre du Logement Emmanuelle Cosse et Barbara Pompili, Secrétaire d’Etat à la Biodiversité, à Koenigshoffen, quartier populaire de Strasbourg
ICF a relevé le défi et conduit un projet de rénovation urbaine pluridisciplinaire, qui tient compte de la qualité de l’air, intérieur, extérieur et des nuisances propres aux bâtis proches de voies ferrées ou routières. On oublie trop souvent l’air intérieur, pour lequel les caves géothermiques pourront être une réponse technique et sociale.
Les deux ministres, Emmanuelle Cosse et Barbara Pompili , ont découvert la cave géothermique, et son principe, inventés par Philippe Sigwalt, et réalisée à Koenigshoffen, à Strasbourg.
Ce principe de ventilation a été installé dans le cadre d’un projet innovant qui devait répondre à la question : comment permettre une bonne qualité de l’air intérieur dans des immeubles qui sont à la fois près d’une voie ferrée, source de pollution de poussières et source de nuisance acoustique. Ce qui a en général pour conséquence de devoir, soit vivre fenêtres fermées, soit oublier le bon air, voire chercher ailleurs.
Par rapport aux puits canadiens, les caves géothermiques sont une évolution favorable qui permet de les visiter, donc les maintenir, et surveiller les filtres nécessaires dans le cas de zone à forte pollution atmosphérique. Et pas besoin de cave profonde… Le dispositif est invisible de l’extérieur.
Les façades sont à priori banales. Sauf à remarquer une grille de ventilation surélevée… Sauf à noter la végétalisation, du moins les traces en ce début mars, où des lianes sans feuilles grimpent le long des balcons. C’est que l’innovation se trouve dans les profondeurs. Philippe Sigwalt nous a entraînés, depuis le garage à vélos, de bonne taille et d’ailleurs bien occupé, dans les caves où se suspendent des gaines de ventilation en aluminium… Pas très spectaculaire… Sauf que, nous déambulons dans un vrai labyrinthe digne des circuits de laser show. En effet le principe des caves géothermiques, c’est de mettre des chicanes en dur afin de ralentir au maximum la vitesse de circulation de l’air, qui aura ainsi le temps de se rafraichir en été, de se tempérer en hiver, et en toute saison se délester des particules en suspension.
Les immeubles sont dotés de jardins familiaux, qui sont autant d’espaces verts. Verdure qui atténue l’effet des nuisances, tout comme les (futures) glycines grimpantes, dont, dixit l’expert acousticien « le bruissement des feuilles avec le vent va limiter le contraste sonore des bruits émergents liée au passage des trains ». Poésie des caves géothermiques que les résidents vivent bien, au dire des personnes rencontrées, qui en 3 ans oublient les rails et trains voisins.
Une belle invention, à généraliser.
Par Marianne Vollet Gless, membre d’Entreprendre Vert